le néon voyant ne pique pas
(oh, heureux homme)
l'abruti des villes
qui ne sent pas, qui ne ressent pas, qui ne goûte pas
il ne voit rien n'entend rien
c'est un gardien paralytique
il ne connaît aucun horizon
ses nuits aucune obscurité
il parle pour ne pas être compris
quand doucement la rosée se presse sur les choses, il dit
certain : tout est trempé
nom de dieu
les dimanches il bouscule
un dimanche commencé à rêver de choses à venir
et à exister entier dans le parc l'homme à sa juste place
laisse-le
toutes les routes montrent le villageois
il peut laisser indiscutables les jours
et les nuits irréfléchies quand même respirer inconscient
il a perdu les mots de la route et le chien
a oublié l'os enterré
pacifique celui qui ne connaît aucune route
l'aboiement des chiens flotte entre nous
dans le digne paysage statique
la nuit est superbe avec ses défauts
Saskia de Jong, Sept poèmes, Action Poétiques n°198 - décembre 2009
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