Qui jugera du chemin ? Ton corps respire, une haleine l'entoure, l'autre est ce passant venu des lointains, retournant aux lointains.
Tu dois consentir, fraction du monde, multiplication des années et des êtres. Quelle luminosité as-tu un jour connue pour ombrer la rencontre ? Tu te retournes, les traces sont là, derrière, devant, elles te précèdent toujours. Tu sens le sceau de lassitude, tes jambes tremblent quand la peur pose son caillou dans le ventre - étalon or. Sur son autel, une main presse l'attente. La parole reflue quand, jeté en pâture, solitaire, le corps s'étiole, les lèvres se pincent, il n'y a plus de pulpe autour des mots.
Qui jugera du chemin ? Les voies de l'incarnation ont mille possibles, nous empruntons toujours l'unique, impossible.
Sylvie Fabre G., corps subtil - Editions L'Escampette, février 2009
Ailleurs : - Biographie de Sylvie Fabre G. - Sur le site de L'Amourier
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