Note ouverte ... aux lecteurs de passage

    Les pages se mettent lentement en place. Les contours s'esquissent au gré de la sédimentation des contenus qui viennent se déposer et viendront s'y agréger. La "méthode" est ouverte aux hésitations techniques, à l'errance rédactionnelle, aux ratures de l'humeur et aux expansions du temps. 

    J'ai toujours su, dès la première lecture, que la littérature est une chose bien étonnante. Qui me rend à la vie bien autre que ce que j'étais au seuil de l'incipit ou du premier vers. En tout cas, ici, c'est celle-là qui s'affichera et sera privilégiée.

    Je proposerai dans les jours qui  viennent une note sur le dernier recueil de Michaël Glück "Le Repos" paru aux Éditions L'Amourier.  Une rubrique nouvelle donc, " Note ouverte à ...", qui sera reproduite, sans précipitation, à chaque vraie rencontre avec un livre et son auteur. Pour le passage et peut-être l'échange.

    Cela essaiera de se faire sans affectation littéraire ou critique pour simplement dire en quoi ce texte me regarde. D'où le choix formel de la "note ouverte à... Cela laisse place à quelques divagations C'est ce que dit d'une certaine façon Antoine Emaz dans "Cambouis", dernière parution de la collection "Déplacements" dirigée par François Bon au Seuil :

"Dans le circuit poétique (c’est vrai qu’on tourne parfois en rond), m’énerve cette fréquente nécessité d’ « avoir lu », de « connaître » avant de lire. Je ne vois pas pourquoi, sans travail préalable, je ne pourrais pas comprendre et juger en quoi ce poème me regarde. Certes, je vais rater peut-être ce que le poète s’est échiné durant des années à vouloir construire, mais est-ce que cela importe si je rejoins par d’autres voies l’acte poétique de s’adresser à l’autre par un code renouvelé de la langue ? Est-ce que cela importe si moi, je trouve ce qui me regarde dans ce livre ? »

    Une autre précision : ces colonnes sont ouvertes à ceux qui, dans le même état d'esprit, voudraient me faire parvenir leur contributions.

Jean-Paul Durin